Gouvernement-huiliers:l’accord catastrophique/la chronique de Mac

Article : Gouvernement-huiliers:l’accord catastrophique/la chronique de Mac
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23 janvier 2014

Gouvernement-huiliers:l’accord catastrophique/la chronique de Mac

Il est heureux que nous ayons embrassé dans la conversation nationale, cette semaine, le débat sur la campagne de commercialisation de l’arachide. Il est malheureux par contre, que nous ayons abouti à un accord aussi minable, pour clore la discussion. Un président inquiet et un ministre désespéré, tous les deux prêts à signer n’importe quoi pourvu qu’on l’appelle accord, ont visé trop bas. Quelle bizarrerie tactique de négociation, quand on a tous les leviers avec soi ?

 Enfin un accord pour acheter la production arachidière des producteurs sénégalais. Une décision qui intervient après plusieurs semaines de malentendu, entrainant un refus des huiliers de s’impliquer dans la campagne de commercialisation de l’arachide.

Pourquoi autant de tergiversations, de tâtonnements? Quels sont les dessous de cet accord, suivons le regard du journaliste Macoumba Beye de rfm Dakar.

S’il y a un domaine dans lequel le président ne semble pas  grandir  avec  sa fonction, c’est celui de la négociation. Le meilleur consultant, pourrait être, à défaut de Khalifa Sall, Mouhamed Ndao Tyson. L’homme qui a perdu quasiment tous ses combats de la dernière décennie et qui garde un cachet parmi les plus élevés de l’arène.

Dans l’interview de fin d’année qu’il avait accordée à Rfm, le ministre de l’économie m’avait dit qu’il croit que les huiliers peuvent bien acheter le kilo à 200 francs et s’en sortir. Comment en moins d’un mois le gouvernement a été convaincu du contraire alors que rien n’a changé?

Quelle aurait pu être la ligne de négociation du gouvernement ? Faire comprendre à Sunéor qu’une seule goutte d’huile ne sera importée si elle n’achète pas le kilogramme à 200 fcfa. La Sunéor importe 135 mille tonnes d’huile. Ce n’est pas excessif ce serait uniquement leur demander de respecter leur engagement dans le contrat.

Le gouvernement a d’autant plus mal cédé que (Cait),le complexe agro industriel de Touba, pas le moins costaud financièrement, était prêt à démarrer sa campagne avec le kilo à 200 fcfa ,sans un quelconque fonds de soutien. L’accord prévoit presque une prise en charge de tous les frais et même les fluctuations du dollar. Quel excès! Il ne restait qu’à mettre l’armée à leur disposition et leur fournir de la main d’œuvre avec ceux qui sont condamnés à des peines de travaux forcés. Et comme si ça ne suffisait pas le ministère loue leur patriotisme économique.

Et pendant qu’on y est, pourquoi pas les paysans du Niombato dont les cultures ont été submergées par les eaux. Mais pourquoi nom de Dieu on doit garantir avec de l’argent public les opérations d’entreprises privées? Pourquoi leur distribuer des gilets de sauvetage et pas aux quelques 400 entreprises qui ont fait faillite?

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Mais le pire est à venir hélas. Il a été désigné par ses pairs pour conduire les négociations avec l’Union européenne, les plus grands bailleurs du continent. Le président a trop cédé avec les privés. Et il n’apprend pas de ses erreurs, pour peu qu’il les considère comme telles. Il est grand temps qu’il cesse de courber l’échine et montrer qu’il a une véritable colonne vertébrale et qu’au moins par moments il est capable d’y injecter du calcium.

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